Dans la presse : “Une occasion manquée de réécrire notre avenir énergétique”
Les mouvements citoyens Tegengas et Nucléaire Stop réagissent de manière tranchante : “L’énergie nucléaire et le gaz fossile appartiennent aux poubelles de l’histoire”.
Les mouvements citoyens Tegengas et Nucléaire Stop Kernenergie réagissent avec colère à la décision du gouvernement fédéral de prolonger la durée de vie de deux centrales nucléaires et de maintenir les subventions pour au moins deux grandes centrales à gaz fossile. “Avec l’énergie nucléaire et le gaz fossile, le gouvernement a choisi à la fois la peste et le choléra”, déclare vivement Dégaze/Tegengas. “Dans la rue et devant les tribunaux, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour bannir le plus rapidement possible l’énergie nucléaire et le gaz fossile de notre société.”
Depuis plus d’un an, le mouvement citoyen Dégaze fait campagne pour une sortie complète du nucléaire d’ici 2025 et pour l’interdiction de subventionner et de construire de nouvelles centrales à gaz fossiles. Avec la décision actuelle d’opter à la fois pour l’énergie nucléaire et les nouvelles centrales à gaz, le gouvernement fédéral fait le jeu des entreprises énergétiques Engie, Luminus & co et de l’industrie à forte intensité énergétique (FEBELIEC). Ce sont les ménages ordinaires qui paieront les coûts, tandis qu’Engie et Cie s’en iront avec les bénéfices”, déclare Dégaze.
L’énergie la plus propre, la plus économique et la plus sûre est celle que nous ne consommons pas. Ceci a été répété la semaine dernière par un groupe d’universitaires et de mouvements sociaux dont Tegengas sur le site du Soir et dans le Standaard dans une lettre ouverte adressée au ministre Van der Straeten. “Les solutions existent, mais le gouvernement ne veut pas les voir”. Tegengas est déterminé à ne pas se résigner à cette décision. Ces dernières années ont montré que le gouvernement revient régulièrement sur ses décisions en matière de politique énergétique. Nous espérons que ce sera également le cas avec cette décision et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir.
Un argument souvent invoqué pour justifier la prolongation des deux dernières centrales nucléaires est la dépendance de l’Europe vis-à-vis du gaz russe. ” L’invasion russe de l’Ukraine nous apprend qu’il est urgent d’abandonner non seulement le gaz, mais aussi l’énergie nucléaire”, déclare Leo Tubbax de Nucléaire Stop.
“Outre le pétrole et le gaz, le commerce de l’uranium alimente également le trésor de guerre de Poutine. De plus, la sûreté nucléaire en temps de paix est déjà une tâche gigantesque, sans parler de celle en temps de guerre. Les combats menés dans et autour des centrales nucléaires ukrainiennes de Tchernobyl et de Zaporizhzhya montrent que le risque d’une catastrophe nucléaire n’est jamais écarté. Tihange 3 est à moins de 25 km de Liège et est constamment survolé par des avions cargo, Doel 4 est à 12 km de la mairie d’Anvers, au milieu d’un immense complexe pétrochimique. Dans un pays densément peuplé, les conséquences d’une catastrophe nucléaire sont totalement incalculables”, déclare Tubbax.
Les obstacles à surmonter pour prolonger les centrales nucléaires sont également énormes. “La loi de 2003 régissant la sortie du nucléaire doit être révisée et une enquête publique à grande échelle est obligatoire. Sans parler des contrôles de sécurité et des ajustements décennales, au cours desquels de nombreux problèmes techniques pourraient apparaître. Aucune solution n’a été trouvée non plus pour les déchets nucléaires. Avec cette décision, la quantité de déchets ne fera qu’augmenter.
Le calendrier très serré et ces obstacles majeurs ont placé Engie dans une position très avantageuse pour obtenir un accord usuraire avec le gouvernement aux frais des contribuables. Et ce, en plus des subventions qu’ils recevaient déjà pour la construction de centrales électriques à gaz. Le gouvernement choisit maintenant de distribuer des milliards à Engie & co pour maintenir en vie des formes d’énergie dangereuses et destructrices du siècle dernier, au lieu de dépenser cet argent directement dans des solutions durables et socialement justes. Nous préconisons que ce budget soit dépensé pour réduire les prix de l’énergie pour les familles et les PME tout en réduisant la consommation des grandes entreprises de FEBELIEC. En outre, tous les investissements devraient aller aux énergies renouvelables sous contrôle social.”